Parcs nationaux, parcs naturels régionaux, réserves naturelles, sites classés, réserves biologiques, zones naturelles d’intérêt écologique, sites inscrits, réserves intégrales, réseau Natura 2000… les outils permettant d’aider à la conservation des aires naturelles sont nombreux en France. Imbriqués, superposés, aux dénominations parfois trompeuses, ces appellations ont pourtant toutes leurs spécificités. Essayons d’y voir plus clair au milieu de ces aires naturelles protégées PN, PNR, RNN, RNR, RBD, RBI…
1. Les parcs nationaux (PN).
Les parcs nationaux français voient le jour dans la première moitié du XXème siècle (le Parc des Cèdres en Algérie). Le terme Parc National apparaît en 1923. Il est alors question du parc national du Pelvoux. Il deviendra le parc national des Ecrins. Suivront la création en 1963 de la Vanoise, en 1967 des Pyrénées. Enfin en 1979, le parc du Mercantour ouvre à son tour. D’autres parcs sont créés notamment dans les territoires ultra-marins : les Calanques, Porto.
Le cœur de parc et les aires d’adhésion.
Début 2000, une nouvelle loi modifie la gouvernance et l’organisation des parcs en instituant notamment des zones « cœur » et des « aires d’adhésion ». La protection de la nature étant plus forte dans le cœur du parc, zone inhabitée. Les parcs nationaux clarifient alors leurs missions. Développer la connaissance des « patrimoines culturels, naturels et paysagers ». Les conserver, les gérer et « si besoin » les restaurer. S’ajoutent des missions d’éducation, d’appui aux territoires…
2. Les parcs naturels régionaux (PNR)
Ils sont constitués autour d’un espace culturel, naturel et/ou paysager de premier ordre. Leur objectif est de favoriser la protection de ce patrimoine tout en développant l’économie régionale. Contrairement aux parcs nationaux, dont les cœurs sont inhabités, les PNR couvrent des territoires peuplés. Leur logique est une tentative d’équation complexe entre préservation du patrimoine et développement économique.
Les activités humaines n’y sont pas particulièrement réglementées, l’accès est libre et la chasse et la pêche sont autorisées… A l’inverse des parcs nationaux où les activités humaines sont soumises à un certain nombre de règles, tout comme l’accès. La chasse et la pêche sont interdites ou limitées dans les parcs nationaux. Enfin et surtout, la gestion des PNR est locale. Ce sont les collectivités qui composent le parc qui ont la main sur la prise de décision. S’agissant des PN, c’est un établissement public national qui est à la manœuvre.
3. Les Réserves Naturelles (RN)
Elles peuvent être nationales, régionales et de Corse ! Ces territoires cherchent à protéger un patrimoine naturel, qu’il soit biologique ou géologique. Ils peuvent aider à le restaurer et à le faire connaître. La France compte près de 350 réserves naturelles. Chacune met en œuvre une réglementation permettant d’atteindre son objectif de protection. L’Etat ou les régions président à leur création. Les collectivités locales sont généralement gestionnaires. Certaines réserves sont gérées par des parcs nationaux.
4. Les Réserves Naturelles Nationales (RNN)
Les Réserves Naturelles Nationales sont nombreuses en montagne. Parmi les plus importantes, citons notamment les Hauts Plateaux du Vercors, la Haute Chaîne du Jura ou encore le Massif du Pibeste-Aoulhet sur les hauteurs de Lourdes.
5. D’autres outils de protection…
Sites classés et Grands Sites de France
Près de 2.700 sites sont classés, en lien avec l’intérêt général lié à leur conservation ou leur préservation. Certains, à la plus grande fréquentation et qui ont fait preuve d’une grande qualité de conservation, ont obtenu un label supplémentaire, celui de Grand Site de France. Une cinquantaine de sites sont concernés en France. Les Gorges du Verdon font actuellement la démarche pour un classement.
Les Réserves Biologiques de l’ONF
Les Réserves Biologiques de l’Office National des Forêts protègent quelques 200 sites. Ces Réserves Biologiques peuvent être Dirigées ou Intégrales : RBD ou RBI ! On peut citer la Réserve Biologique Intégrale de la Montagne Pelée en Martinique ou la Réserve Biologique du Haut-Chéran dans le Parc Naturel Régional des Bauges. Ces RBI ne doivent pas être confondues avec la Réserve Intégrale que l’on trouve dans les Parcs Nationaux et qui proscrit complètement l’accès de l’homme. En France, c’est extrêmement rare.
L’inventaire ZNIEFF
L’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique est un outil additionnel. Il répertorie à l’échelle nationale l’ensemble des zones « d’intérêt patrimonial pour les espèces vivantes et les habitats ». Les documents d’urbanisme doivent notamment prendre en compte le contenu de cet inventaire.
Le réseau Natura 2000
Cette démarche, européenne, a répertorié près de 1.800 sites sur le territoire français. Soit près de 13% de la surface métropolitaine. Si les zones Natura 2000 n’empêchent pas l’activité économique, elles obligent les parties prenantes à une évaluation préalable. La gestion de ces sites peut être cofinancée par l’Union Européenne.
6. Réserves de vie sauvage
Une démarche récente associative qui consiste à rendre à la vie sauvage et sans intervention humaine un territoire naturel dont le foncier a été sanctuarisé. Information sur le site de l’ASPAS, Association pour la Protection des Animaux Sauvages.