• Vision 2023-2026 Luberon Nature

    L’association Luberon Nature, forte de ses 57 ans d’existence, de ses très nombreux adhérents, de ses agréments au titre de la protection de l’environnement renouvelés régulièrement depuis 1979 poursuit un formidable effort au service du territoire du Luberon.

    De nouveaux défis sont apparus ces dernières années, pour bon nombre liés à l’évolution climatique. L’association a besoin pour cela de nouvelles forces et appelle ses adhérents à la soutenir et à l’accompagner dans ses actions en renouvelant leur adhésion et don et par une forte contribution en temps et en énergie.

    En conséquence, son Conseil d’Administration présente ce qui devra guider ses actions.

    Vision : 5 orientations poursuivies

    1. Reconnaissance des adhérents comme principale ressource de l’association et augmentation de leur nombre, particulièrement parmi les résidents locaux en activité
    2. Communication et promotion de Luberon Nature
    3. Gestion des projets en petites équipes avec des volontaires
    4. Anticipation / médiation et force de proposition pour les dossiers à traiter
    5. Développement des ressources financières de l’association

    Action envers les acteurs du territoire

    Les 3 années passées ont été consacrées, notamment, au développement des relations sur le terrain avec les élus locaux et la compréhension de leurs attentes : 72 communes visitées. Cela doit se poursuivre.

    Pour les 3 années à venir, l’accent va être mis sur les acteurs économiques du territoire en les rencontrant comme cela a été fait avec les élus du terrain. En effet, dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), Luberon Nature souhaite mettre à contribution ces acteurs face aux enjeux du développement durable pour un territoire encore plus vivant et plus solide.

    Sept axes opérationnels, conformes à ses statuts, visant à trouver un équilibre entre protection de la nature et développement des activités humaines (économiques, sociales, culturelles…), qui font vivre le territoire et sauvegardent l’environnement ainsi que la qualité de vie de ses habitants :

    1. Contribution à la lutte contre l’artificialisation des sols et préservation de la biodiversité avec soutien à l’agriculture respectueuse de l’environnement (par exemple, agriculture biologique et paysanne) et à l’élevage extensif et pastoral également respectueux de l’environnement et non destructeur des espaces naturels protégés,
    2. Lutte contre les dépôts sauvages et actions en faveur de la réduction des déchets et l’amélioration du tri,
    3. Sensibilisation à la pollution lumineuse,
    4. Veille active sur la conformité des projets photovoltaïques à notre doctrine,
    5. Sensibilisation des populations au risque incendie en liaison étroite avec les acteurs déjà impliqués,
    6. Sensibilisation à la ressource en eau du territoire et actions pour la préserver,
    7. Engagement pour un tourisme raisonné et écoresponsable.

    Objectifs des axes Vision 2020-2023 qui restent à atteindre

    • Élargir la base des adhérents pour inclure des populations actives non représentées (agriculteurs, artisans, et professions diverses, éleveurs et producteurs Bio, magasins Bio, etc.)
    • S’appuyer sur la première ressource de l’association que constituent ses adhérents. Adhérents à la fois veilleurs pour capter au plus tôt les informations et ambassadeurs pour faire connaître Luberon Nature et porter sa parole dans l’ensemble de l’écosystème (populations, élus, Parc du Luberon, associations, administrations…).
    • Élargir les sources d’informations pour les recueillir et les croiser le plus en amont possible. 
    • Privilégier ainsi l’anticipation / prévention par rapport à l’intervention en procédant du dépistage plutôt que du traitement.
    • Développer la communication externe par la participation à des événements ainsi qu’à l’organisation de conférences,  visites commentées, expériences communes… en propre afin de développer les adhésions, particulièrement auprès des populations actives du territoire.
    • Mettre en œuvre un programme ambitieux de financement de l’association dans le cadre autorisé par les statuts de Luberon Nature. 

    Fonctions assurées par l’équipe du bureau assistée par des membres du CA et des adhérents actifs 

    Des solutions doivent être mises en place pour 5 sujets ci-dessous.

    Pour mener à bien le programme fondé sur ces axes, il est fait appel non seulement aux membres du bureau, mais aussi à tous les membres du CA et aux adhérents souhaitant prendre en charge les fonctions suivantes qui pourront être complétées :

    • Président*
    • Secrétaire*
    • Trésorier*
    • Communication externe et relations avec les organismes publics et privés.
    • Animation des adhérents, de la communication interne et de la veille réalisée par le réseau des adhérents.
    • Gestion des équipes projet et du tableau de bord de suivi des dossiers.
    • Relations avec les associations.
    • Amélioration des sources de financement actuelles (adhésions, dons…) et recherche de nouvelles sources de financement.

    * obligations statutaires

  • Aidez-nous à sauver les terres des Hauts Banquets et porter un coup d’arrêt final à la ZAC !

    La lutte contre la ZAC des Hauts Banquets bât son plein et nous sommes bien décidés à la mener jusqu’à la victoire. 46 ha d’excellentes terres agricoles irriguées et plus de 100 ha à termes de maraichages, de prairies, de friches sont à sauver. Nous le pouvons encore ! Alors que la zone est ouverte depuis 2021, 90% restent aujourd’hui vierges de béton. 

    Et c’est grâce à vous ! Votre soutien nous permet de mener des actions juridiques et médiatiques pour bloquer et dissuader les entreprises de s’y installer. 

    Aujourd’hui, nous sommes dans une ultime urgence : gagner l’appel contre la ZAC des Hauts Banquets !

    7 associations environnementales (AVEC Cavaillon, AEQV Cheval BlancFNE VaucluseLuberon Nature, Foll’Avoine, Confédération Paysanne, SOS Durance Vivante) font appel du jugement du Tribunal Administratif de Nîmes et iront devant la Cours d’Appel Administrative de Toulouse pour demander l’annulation la création de la ZAC. D’autres recours permettent dans le même temps de bloquer les permis de construire (d’entrepôts de logistique essentiellement) et empêcher la destruction irréversible des terres et de notre qualité de vie à toutes et tous. 

    Aidez nous à mener notre appel jusqu’à la victoire et à bloquer l’installation d’entreprises jusqu’au jugement (le procès aura lieu courant 2024).

    FAIRE UN DON

    Votre soutien est indispensable : votre don nous permet de financer les honoraires de notre avocat. 

    Les dons sont déductibles d’impôts. Un don de 100 euros vous coute réellement 33 euros.

    A l’heure du dérèglement climatique, de la canicule et des sécheresses, sauver les terres des Hauts Banquets, c’est aussi sauver notre qualité de vie à toutes et tous.

    C’est aussi sauver les terres voisines promises à l’extension de la ZAC.

    C’est enfin offrir un autre avenir à Cavaillon, pays du melon que le béton, le goudron et les camions. 

    Soutenez notre lutte pour donner une chance à un projet respectueux de l’environnement, des riverain.e.s, des habitant.e.s de voir le jour sur ces terres !

    D’autres projets existent, créateurs d’emplois durables et qui s’appuient sur l’économie locale. 

    FAIRE UN DON

    Merci !

  • Destruction de terres agricoles à Cavaillon
    https://youtu.be/4TriaE2c_oE

    Parce que la préservation des sols est une nécessité absolue face aux défis climatiques, écologiques et de qualité de vie à tous, Luberon Nature fait partie des sept associations environnementales vauclusiennes qui luttent contre l’artificialisation des terres agricoles sur notre territoire.

    Située en plein cœur du Parc du Luberon entre Cavaillon et Cheval Blanc, la ZAC des Hauts Banquets sort aujourd’hui de terres avec ses 46ha, 110ha à termes, sur d’excellentes terres agricoles au pied du petit Luberon. Elle accueillera en grande partie des entrepôts logistiques.

    Notre territoire ne doit pas devenir une plateforme logistique. Nous soutenons une économie décarbonée respectueuse du vivant et du Luberon, en cohérence avec le Plan Climat Air Energie Territorial ainsi que le Plan Alimentaire Territorial.

  • Luberon Nature Info – Juin 2023
    Luberon Nature Info – Juin 2023
    La lettre d'information de Luberon Nature Télécharger

  • Interview de Alain Jaloux

    Comment Goult, site historique, touristique et panoramique est devenu un centre géographique et astronomique où, au mois de mai, des savants du monde entier venaient,  sous son ciel pur et sans voile, étudier les étoiles.

    Entrevue de Alain Jaloux (AJ) par Mechtild Rössler (MR), Goult le 8 janvier 2023                           

    C’est à l’occasion de l’exposition de cartographie, organisée à Goult, il y a vingt ans, qu’Alain et moi eurent l’opportunité de nous rencontrer….entre géographes !

    MR : Peux-tu me dire comment tu es arrivé à Goult ?

    AJ : Ingénieur à l’Institut Géographique National (IGN), en 1970 j’ai été affecté comme professeur à l’École Nationale des Sciences Géographiques (E.N.S.G.)  dont le cursus de formation comporte un enseignement théorique à Saint Mandé et des travaux d’application sur le terrain pendant quatre mois en Provence. Tous les étés je rejoignais Goult, y ai acquis une ruine que nous avons restaurée. Puis ma carrière s’est poursuivie comme responsable de projets cartographiques à l’étranger. Goult était le point de chute des vacances et, depuis ma retraite, nous y sommes une grande partie de l’année.   

    MR : Pourquoi cette implantation de l’IGN à Goult ?

    AJ :  L’IGN a été créé le 27 juin 1940, succédant au Service Géographique de l’Armée.  Dès avril 1941 un décret fixait la création de l’École Nationale des Sciences Géographiques (E.N.S.G.) pour assurer la formation des personnels : ingénieurs, techniciens, dessinateurs, photo-identificateurs. Le cursus d’enseignement comportait, outre les études théoriques, quatre mois de travaux d’application sur le terrain ; ceux-ci s’appliquant aux diverses techniques liées à la Cartographie : triangulation, nivellement, gravimétrie, géomorphologie, topographie,… et en particulier l’astronomie de position. C’était la seule solution, par observation des étoiles, de définir sa position en longitude et latitude, le point de départ pour établir un canevas préalable à tout lever cartographique. En effet le G.P.S., à l’origine exclusivement militaire, ne sera opérationnel pour usages civils qu’en 1995. C’est alors qu’en 1947 le Centre d’instruction d’astronomie s’installe à Goult, « site choisi compte tenu de la météorologie et de l’assurance de bénéficier d’un pourcentage élevé d’avoir des nuits claires, sans nuages » (Extrait du rapport de mission de l’époque). L’IGN fait l’acquisition du moulin, en haut du village, y installe une grande baraque pour les cours et calculs ainsi que cinq cabanes d’observation.

    MR : Existait-il des activités autres que l’astronomie ?

    AJ : Oui, car L’E.N.S.G. devait alors une grande partie de sa réputation aux travaux d’application sur le terrain pour les techniques liées à la cartographie. Très rapidement, elle devra accueillir 100 à 150 élèves et stagiaires par an. Goult, outre l’enseignement de l’astronomie, devient, dès 1948, le siège du Groupe d’Instruction de Haute Provence. Des centres sont ouverts à Roussillon, Apt, Gordes, Reillanne, Céreste, Forcalquier, Manosque. Les Provençaux, chaque année en avril, accueillent pour quatre à cinq mois les élèves et l’encadrement de l’IGN.

    MR : Qui étaient tous ces élèves et stagiaires ?

    AJ : A l’origine il s’agissait des personnels de l’I.G.N. auxquels simultanément se sont joints les cadres, ingénieurs et techniciens de l’information géographique d’ organismes français et de ceux de 90 pays étrangers. Au total, de 1941 à 1991, près de 5000 élèves et stagiaires, dont plus de 1500 étrangers sont venus se former ou se perfectionner dans des applications liées à la cartographie. L’I.G.N. a ainsi signé une convention de coopération, avec volet formation, avec une quinzaine de pays étrangers. Pour ce qui concernait la France les promotions se succédaient : officiers et sous-officiers du Service Géographique de l’Armée, élèves ingénieurs de l’Institut français du Pétrole, de l’École Supérieure des Géomètres et Topographes, Géographes de l’ORSTOM, Officiers Méharistes mais aussi Intervenants du Comité Antarctique des Expéditions Polaires, géophysiciens, archéologues…des gens de terrain de diverses spécialisations, opérant sous toutes les latitudes.

    MR : C était donc l’I.G.N. en Luberon…?                                                                                                                                           

    AJ : C’est exact, d’autant plus que les services de l’I.G.N., profitaient des structures existantes pour expérimenter ou mettre au point des techniques appliquées à la géodésie, à la triangulation, au nivellement, à la topographie. Elles furent très efficaces ; même et surtout si certaines d’entre elles paraissent bien désuètes aujourd’hui, citons par exemple :

    • Mesure de longues distances à l’aide du telluromètre : moulin de Goult / Pic Saint Loup, 115 km; en définissant l’influence des conditions atmosphériques.
    • Chambre balistique pour photographier des satellites, type ECHO, sur fond d’étoiles en vue de liaisons intercontinentales.
    • Étude opérationnelle d’instruments nouveaux tels que le statoscope pour les prises de vues aériennes, le chronographe imprimant (réception de l’heure en astronomie).
    • Mise au point du nivellement barométrique.Il fallait établir le canevas altimétrique des cartes à petite échelle, 1/200 000, dont  de nombreux pays allaient s’équiper (Maghreb, Sahel, ex A.E.F., A.O.F., Madagascar,…). Le nivellement de précision, ou nivellement direct, par portées de quelques dizaines de mètres ne pouvait être mis en œuvre que sur des zones (en priorité urbaines) limitées. Sur des milliers de kilomètres de routes et pistes, le nivellement barométrique permettait, par mesure de la pression atmosphérique, de définir l’altitude des points stationnés  sans nécessité d’inter-visibilité d’une station à l’autre. L’école a pris une part active en formant les élèves aux conditions d’emploi du baromètre, obligatoires pour obtenir une précision optimale.

    MR : Il devait se créer des contacts avec les habitants ?

    AJ : Oui, et toujours très conviviaux. Les travaux de terrain et les conditions de vie en commun contribuaient à créer un esprit de camaraderie et d’amitié, non seulement à Goult mais aussi dans les autres centres.  Les réseaux autoroutes et TGV n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui ; les week-ends se passaient sur place. Il fallait prévoir les logements car les hôtels, prix et rigidité des horaires, étaient exclus. Les gîtes étaient rares et peu équipés , puis devenus trop chers à l’époque du boom des résidences secondaires.

    Il y avait alors un esprit d’entraide de la part des habitants ; de la part de l’I.G.N. qui fournissait les équipements popote, camping, tables et fauteuil de brousse, couchage – vélos et vélomoteurs pour les plus éloignés. Les garagistes locaux en assuraient l’entretien ainsi que celui des véhicules de l’administration. Il fallait également prévoir l’embauche d’aides et de « porte mire » pour les élèves. Cela  permettait aux jeunes provençaux d’avoir des vacances rémunérées et de réserver la place pour l’année suivante. Le rapport de campagne de 1959 signale que le recrutement a été facilité cette année-là par l’effondrement du cours de la lavande et donc du ramassage. Le week-end était alors l’occasion de se retrouver, élèves et instructeurs, autour d’un méchoui d’un couscous ou d’un barbecue ; d’un repas afghan ou libanais !

    MR : Que se passa-t-il ensuite, après ces riches années ?

    AJ : D’une part, pendant cinquante ans, la formation donnée dans le cadre de l’école et la contribution de l’I.G.N.  à l’instruction de personnels par transfert de technologie ont contribué à assurer l’encadrement d’Instituts géographiques et services techniques étrangers qui ont pris le relais de la formation de leur personnel. D’autre part, la fin des années de croissance économique vit la fin d’une politique généreuse en crédits au bénéfice de la coopération. Enfin, simultanément à la réduction des budgets et des aides, l’évolution des techniques a conduit à une restructuration. Ne citons que le GPS qui renvoie dans le passé l’ex « apprenti astronome » en short et basket.       Voilà comment en 1990 une page de l’histoire de l’IG.N. en Provence était tournée. Le nombre des centres fut réduit à deux et le moulin rétrocédé de gré à gré à la commune de Goult.

    Moulin de Jérusalem, Goult ©Sylvain Goletto 2006, Wikimédia
    Moulin de Jérusalem, Goult © Sylvain Goletto 2006, Wikimédia

    C’est alors que dans le contexte des relations privilégiées I.G.N./ Luberon, il fut envisagé la création d’un « Conservatoire  National des  Sciences Géographiques ». Rien n’existe en France sur ce thème et l’étude fut entreprise sous l’égide du Parc Naturel Régional du Luberon, avec la participation de la Cité des Sciences et de l’industrie, la Communauté de Communes Goult, Bonnieux, Roussillon, le 28° Groupe Géographique. Le Comité National de l’Information Géographique devait consulter une quinzaine d’organismes, liés de près ou de loin aux sciences géographiques. De nombreuses réunions de travail pendant plusieurs années, ont permis d’élaborer un projet en phase avec l’étude de faisabilité. Il ne restait qu’à définir le financement, point crucial, qui ne put être résolu compte tenu de la situation liée à la crise financière de 2008.

    MR : Si je me rappelle bien, vous avez fait une exposition en 2002 ?

    AJ : Oui l’objectif, dans la perspective du Conservatoire, était de sensibiliser les visiteurs touristes et habitants, au rôle de la carte : figurer le monde connu, ouvrir de nouvelles perspectives. L’intitulé choisi fut « de l’aquarelle aux pixel » faisant référence à l’aquarelle, facture des cartes anciennes, et au pixel, facture des cartes modernes et numériques. Elle retraçait l’histoire des cartes et des techniques et illustrait leurs fonctions : localiser, communiquer, naviguer, protéger, surveiller, prévoir, décider, aménager. La cartographie intègre tout ce qui contribue à l’environnement, cadre de vie et sciences de la nature.

    MR : Aujourd’hui comment évoquer la fin de cette histoire ?

    A J :  Il est vrai que si l’I.G.N. a maintenant quitté ce coin de Provence, nombreux sont encore les habitants les plus anciens avec lesquels on peut évoquer ce demi-siècle d’activité. Il y a aussi les cadres des services géo étrangers avec lesquels des liens sont maintenus grâce à l’association des anciens élèves. Il y eut même des mariages entre astronomes et Provençales !

    A Goult, en particulier, la visite du moulin donne aux visiteurs le détail de ce que fut son activité Géographique ; en arrivant en haut du village on traverse l’esplanade, officiellement appelée « Aire des Astronomes » et où a été installée une sculpture sur bois figurant une lunette astronomique réalisée par un artiste goultois dit «Coucoune».

    Autre souvenir, Mr. Degrand, patron de l’ex-garage de Goult, poète à ses heures a laissé quelques vers :

    « Goult, site historique, touristique et panoramique

    est devenu un centre géographique et astronomique

    au mois de mai, des savants du monde entier

    viennent sous son ciel pur et sans voile, étudier les étoiles »

    Reste à souhaiter que le projet de création du Conservatoire perpétue le destin peu banal et certainement unique pour un moulin à vent, au service de la cartographie pendant près d’un demi-siècle.

    MR : Merci beaucoup, Alain, pour ce récit formidable d’une autre époque de collaboration internationale dans le Luberon !

    Alain Jaloux (*1934) géographe de formation et ingénieur des travaux géographiques et cartographiques de l’Etat à l’Institut Géographique National. Il était aussi président de l’Association patrimoine de Goult et habite à Goult et Paris.

    Mechtild Rössler (*1959) est géographe de formation et spécialiste de paysage culturel, ancienne Directrice du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO (2015-2021) et chercheur associé du CNRS (UMR 8504 Géographie-cités). Elle habite entre Goult, Paris et Freiburg.

  • Hirondelles dans le Luberon

    Article de Crystal Woodward (Membre du Conseil d’Administration de Luberon Nature)

    L’été passé, à Lacoste, un groupe de personnes a décidé de mener une étude pour savoir s’il y avait encore des hirondelles dans la région. En effet, il semble que celles-ci disparaissent de notre paysage depuis quelques années, comme c’est le cas pour d’autres espèces d’oiseaux . On peut lire que, en France, les populations d’hirondelles de « fenêtre et rustiques » ont chuté de 30 % à 40 % en trente ans. (« L’hirondelle est-elle en voie de disparition…», 6 Mai 2022)  Les Hirondelles dites « de Fenêtre » (Delichon urbicum) construisent leurs nids à l’extérieur des bâtiments, sous les toits, on les voit pour la plupart dans les villages et les villes; nous les avons observé à Ménerbes. Les Hirondelles dites « Rustiques » (Hirundo rustica) font leurs nids dans les bâtiments agricoles, les garages ou les granges, donc on les trouve plutôt à la campagne, comme dans la plaine de Bonnieux, là où nous avons pu les observer.  

    A noter que nous rencontrons aussi des Martinets, dont la forme ressemble aux hirondelles. Dans le ciel de Lacoste, en été, nous pourrons observer des vols de Martinets au niveau de la façade du Château, en haut du village; ils entrent dans les petites anfractuosités entre les blocs de pierre de taille pour faire leurs nids. Sur le site internet du Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, et du Ministère de la Transition énergétique on peut lire que : “La biodiversité c’est le tissu vivant de notre planète. […] La diversité biologique actuelle vient de la longue et lente évolution du monde vivant sur la planète, depuis les premiers organismes vivants connus il y a 3,5 milliards d’années. (source : https://www.ecologie.gouv.fr/biodiversite-presentation-et-informations-cles)

    Il est intéressant de suivre l’expérience concrète d’un petit groupe de personnes qui se sont focalisées sur ce thème, celui des hirondelles, sur le petit territoire du Luberon. 

    (Image : https://www.oisillon.net)

    Comment s’est constitué le groupe à la recherche des hirondelles ? Trois étudiants du programme d’art et design (SCAD) à Lacoste m’ont contacté, pour savoir où l’on pouvait trouver des hirondelles, dans les environs du village et dans les paysages du Luberon. Puis, Jean-Pierre Adrian, ancien berger à Lacoste et observateur d’oiseaux, nous a dirigé vers deux contacts clés : l’un, un membre de la LPO – Ligue pour la Protection des Oiseaux, Anne Caffiso, qui nous a accompagné à Ménerbes pour trouver les Hirondelles de Fenêtre et un couple dans la plaine de Bonnieux, qui avait chez eux des Hirondelles Rustiques.

    Bénévole à la LPO, Anne effectue des relevés d’oiseaux dans plusieurs villages du Luberon, comptabilisant le nombre d’hirondelles et les nids, lorsqu’elle en trouve. Ainsi, à Ménerbes, elle nous a montré les nids sous les toits de plusieurs maisons dans le centre du village. A la boulangerie, nous avons vu 8 nids, côte à côte, en dessous de la génoise. C’était l’été, les hirondelles volaient, attrapant des insectes, pour les amener aux petits oisillons dans les nids, dont nous voyions sortir parfois juste les têtes. Quel plaisir d’observer les parents entrer et sortir des nids, pour nourrir les oisillons ! Et même de loin, nous pouvions les entendre gazouiller, c’était émouvant. 

    (Image : https://www.oisillon.net)

    Images : https://www.oisillon.net

    Un texte de la LPO, dans “Fiche du citoyen : Cohabiter avec l’Hirondelle en ville”, nous explique : “En agglomération, on retrouve particulièrement une espèce d’Hirondelle : l’Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum). En un peu plus de 20 ans, ce petit passereau a subi un déclin de 41 %… Les Hirondelles de Fenêtre sont inféodées à nos constructions puisque celles-ci nichent sous les toits en récoltant plusieurs matériaux comme de la boue et des graviers avec lesquelles elles forment un nid constituant une boule close.  Ces oiseaux insectivores donnent des indices sur l’état de santé de notre environnement, comme sur l’utilisation massive de pesticides. En Provence, on peut voir l’Hirondelle de Fenêtre de Mars à Septembre, période où elle se reproduit et élève ses petits avant de s’envoler vers le continent africain où elle passera l’hiver. Chaque année, l’Hirondelle retrouve fidèlement le même nid, ce qui implique davantage de veiller à leur préservation!”

    Un des problèmes pour les hirondelles, c’est que les gens détruisent les nids, ne voulant pas voir les fientes qui salissent les murs sous les nids. C’est tragique. Anne a expliqué que ça prend trois semaines pour faire le nid; si on le détruit, le temps de construire un autre nid, ce sera trop tard pour avoir sa couvée cette année.

    Sur le site de la LPO, on lit que la destruction d’un nid d’hirondelle est ‘’Un acte interdit et puni par la loi. Ces espèces sont protégées et la destruction de leur habitat, même l’hiver, est passible de trois ans d’emprisonnement et jusqu’à 150,000 euros d’amende selon le Code de l’environnement.’’ Pourtant dans les petits villages comme ailleurs, une telle loi ne serait toujours pas appliquée. Nous avons vu les traces dans plusieurs endroits sous les toits où des nids existaient avant d’être détruits. Hélas ! Il est donc essentiel d’informer les gens de l’importance de ces nids. Par exemple, il est possible de poser des planches en dessous des nids pour éviter que les fientes tombent contre le mur. Cependant il est rare que les propriétaires prennent de telles mesures, se plaignant parfois que des pigeons pourraient se poser sur ces planches. Une autre explication sur la diminution des oiseaux, sont les pesticides : moins d’insectes, les hirondelles ne trouvent pas assez à manger. Le deuxième endroit que nous avons visité se trouve dans la plaine de Bonnieux, chez un couple qui, depuis des années, a un troupeau de brebis – ce qui est utile pour attirer de nombreux insectes volants. Ici nous avons observé les Hirondelles Rustiques. C’était magnifique de les voir, faisant des vols rapides autour de la maison pour attraper des insectes, avant d’entrer dans la grange, où se trouvaient leurs petits dans des nids. Ce couple est content d’avoir ces oiseaux à demeure, ils laissent la porte de la grange ouverte pour que les hirondelles puissent y entrer, et ils sont contents de les voir revenir année après année. Pourtant, ils disaient que cette année, 2022, ils en voyaient moins que des années précédentes, et c’est inquiétant. Malheureusement, dans beaucoup de nouvelles constructions ou de rénovations, les gens, inconsciemment ou intentionnellement, laissent peu de place pour les hirondelles. Sans des lieux pour les nids, il y a un appauvrissement des hirondelles, et de la biodiversité d’une manière générale.

    Dans un article de La Dépêche intitulé « Déclin des oiseaux : « Cette année, les hirondelles ne sont pas revenues«  », on lit que “les environnementalistes estiment ainsi qu’en France, 40 % des hirondelles ont disparu en deux décennies tandis que chez nos voisins, la Société espagnole d’ornithologie évalue à 500,000 le nombre d’hirondelles qu’elle perd chaque année.” Pierre Maigre de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) d’Occitanie a écrit que l’hirondelle « fait donc aussi partie des 43 espèces (d’oiseaux) aujourd’hui en fort déclin’ » et que ceci « témoigne du mauvais état de la biodiversité en Europe et… en Afrique ».

    Le réchauffement climatique leur fait du mal : revenant de l’Afrique, “avec le réchauffement climatique et des hivers secs, elles ont plus en plus de mal à trouver de la boue pour leur nid quand elles arrivent »; et, « les espèces migratrices arrivant de plus en plus tôt, elles se retrouvent affamées parce que les insectes qui les nourrissent, eux, ne sont pas encore sortis. Comme explique une personne, chargé d’études de la LPO, “L’artificialisation croissante des sols rend la boue rare, alors que c’est une matière essentielle à la construction du nid des hirondelles.”

    « L’artificialisation des sols » – pour mieux comprendre ce terme – , “conséquence directe de l’extension urbaine et de la construction de nouveaux habitats en périphérie des villes, est aujourd’hui l’une des causes premières du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Le gouvernement souhaite protéger ces espaces naturels, en instaurant l’objectif de ‘zéro artificialisation nette’ prévu par le Plan Biodiversité, et travailler avec les collectivités pour repenser l’aménagement urbain et réduire efficacement l’artificialisation des sols.  » (Voir la fiche sur le site internet du Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des territoires). “Ce phénomène consiste à transformer un sol naturel, agricole ou forestier, par des opérations d’aménagement pouvant entraîner une imperméabilisation partielle ou totale, afin de les affecter notamment à des fonctions urbaines ou de transport (habitat, activités, commerces, infrastructures, équipements publics…) »

    Mais, qui est à l’écoute de ces bonnes initiatives ? Il y a trop d’instances des élus ou d’autres personnes des villages et des villes dans la région qui continuent à vouloir s’agrandir, avec lotissements, zones de développement, routes, etc., et ce, en sacrifiant des bonnes terres agricoles et zones naturelles. Se pose en outre la question de l’effet de serre. Toute cette urbanisation, ces constructions, vont-elles dans le sens opposé à l’objectif sérieux — énoncé — de réduire l’artificialisation des sols, et donc de l’effet de serre ?

    Un Document « Plan Climat, Pays d’Apt Luberon« , nous rappelle, « La majorité des gaz à effet de serre du territoire sont émis par le transport routier (48 %) et le chauffage des logements (24 %) […etc.] « Répondant à la question, Quel impact l’augmentation du carbone dans l’atmosphère a-t-elle sur nos vies ?”, un philosophe du développement durable, Dominique Bourg, a répondu, « une variation de température moyenne sur l’ensemble de la planète n’a rien à voir avec les variations de la météo. +2 °C en moyenne sur terre va nous donner des températures qui pourront avoisiner les 50 °C l’été en France ». « Il ne s’agit donc pas de ‘quelques’ degrés supplémentaires permettant de passer de plus agréables vacances au nord du pays. L’augmentation de température sera en réalité bien plus forte, jusqu’à changer drastiquement les conditions de vie sur terre et même les rendre invivables par endroits. »

    C’est non seulement les hirondelles, mais aussi de nombreux êtres humains à travers le globe, qui pourraient perdre leurs habitats et la nourriture indispensables à leur survie. Pourtant, l’envol gracieux de ces oiseaux, l’élan vif, le soin donné à leurs petits, peut nous aider à réfléchir, et à comprendre qu’il est temps d’agir autrement, de limiter notre expansion humaine. La diminution des hirondelles est juste un petit exemple de la destruction que nous les êtres humains sommes en train d’infliger sur notre environnement vital. 

    Ce sont des questions au cœur du travail de l’Association Luberon Nature. 

    A lire, disponible sur internet, pour en savoir plus sur les hirondelles :  

  • Consignes de tri des ordures ménagères du SIRTOM pays d’Apt

      Les consignes de tri des ordures ménagères sur le périmètre du SIRTOM du pays d’Apt sont consultables sur le Mémo-Tri que vous pouvez télécharger au format PDF :

      A noter également que depuis Septembre 2020, vous pouvez déposer dans le bac jaune tous les emballages plastiques. Désormais, c’est simple : tous les emballages et les papiers se trient.

      Petit rappel disponible en PDF :

    • Luberon Nature Info – Février 2023
      Luberon Nature Info – Février 2023
      La lettre d'information de Luberon Nature Télécharger

    • Colloque : le pastoralisme un modèle à préserver pour le bien du Luberon et de la planète (10 mars 2023)

      Le président de la République s’était prononcé à Cournon-d’Auvergne, début 2018, en faveur du modèle du pastoralisme en déclarant qu’il ne doit pas être fragilisé par d’autres objectifs. Cette reconnaissance souligne son apport pour les territoires en termes de biodiversité, de production de qualité, d’entretien et d’aménagement de l’espace, de prévention des risques naturels…

      Cependant, le pastoralisme est fragilisé par de nombreux maux pouvant obérer son avenir. Les difficultés croissantes subies par les professionnels et la population exigent des réponses appropriées pour assurer la pérennité d’une activité ancestrale menacée de disparition. Les répercussions de la disparition de l’élevage pastoral sont systémiques avec des conséquences telles que l’abandon des alpages ou estives, la dégradation des espaces désertés, l’inquiétude des habitants, la pression sur l’activité touristique…

      Face à la fragilisation croissante d’un écosystème millénaire, la question est posée de la place reconnue à l’homme dans la défense de la biodiversité.

      Programme

      Première partie

      • Anouk COURTIAL, coordinatrice technique régionale du CERPAM (Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée)
        Un premier exposé général présentera la réalité du pastoralisme en Région Sud et quelques chiffres nationaux, suivi d’un focus sur le Vaucluse et les Alpes de Haute-Provence et plus particulièrement sur le Luberon : quel est l’apport du pastoralisme dans le domaine alimentaire, économique, environnemental et sa contribution face aux défis que représentent le changement climatique et la prévention des risques naturels (incendies, avalanches…) ?
      • Julien BAUDAT-FRANCESCHI, chargé de mission, parc naturel régional du Luberon
        Le parc naturel régional du Luberon est particulièrement attentif au pastoralisme parce que son territoire ne peut s’en passer pour des raisons impérieuses d’aménagement, de préservation des paysages, de lutte contre les risques naturels et de défense de la biodiversité et aussi économiques. Présentation de l’action du Parc en faveur du pastoralisme via l’accompagnement des éleveurs et les partenariats avec les autres acteurs
      • Alain BREMOND, Vice-Président des communes pastorales de Vaucluse, maire de Beaumont-de-Ventoux (84)
        L’implication des collectivités territoriales (communes, départements et région) aux côtés des éleveurs sera examinée afin d’illustrer la part importante pour ne pas dire décisive qu’elles ont à assumer pour accompagner les stratégies pastorales comme outils de gestion de l’espace et des paysages et l’équipement des élevages en moyens de protection contre les prédations.

      Questions de la salle

      Deuxième partie

      • Mathias GUIBERT, éleveur ovin dans le Luberon, maire de Montjustin (04) et Thierry OGER, berger et médiateur pastoral
        Le témoignage d’un éleveur, d’une part, et d’un ancien berger salarié, d’autre part, permettra d’appréhender la réalité économique, sociale et humaine du pastoralisme aujourd’hui. L’usage de l’espace pastoral et son partage seront évoqués ainsi que la transhumance seront évoqués au cours de cette séquence.
      • Laurent GARDE, directeur-adjoint du CERPAM, chercheur et membre du réseau COADAPHT
        La question est posée par de nombreux acteurs de la compatibilité entre le loup et le pastoralisme. Le réseau COADAPHT qui regroupe des chercheurs de l’INRAE, du CNRS et du CERPAM apporte son éclairage scientifique sur les divers processus d’adaptation des activités d’élevage face aux prédateurs mais aussi ceux des prédateurs face aux activités humaines (élevage, chasse, tourisme, foresterie, etc.). A partir des études et observations réalisées dans ce réseau, quelle voie pour le Luberon face à l’implantation du loup sur son territoire ?

      Questions de la salle

      *******************

      A la fin de la réunion, une appréciation d’ensemble sera apportée sur les réalités évoquées, et sur la façon de les relayer afin de faire évoluer les politiques publiques dans un sens favorable à un pastoralisme non plus en sursis mais pérenne dans le Luberon et ailleurs.


      Date : 10 mars 2023
      Lieu : salle des fêtes de la commune de Roussillon située place Pasquier
      Public : adhérents Luberon Nature, grand public, éleveurs/agriculteurs, élus et autres acteurs institutionnels et économiques du Luberon (Alpes de Haute-Provence et Vaucluse).
      Animateur : Alain WIEDER

    • Château de l’environnement de Buoux, le Parc naturel régional du Luberon a-t-il perdu sa vocation ?

      Communiqué de Presse diffusé le 24 janvier 2023

      Le Parc naturel régional du Luberon s’apprête à mettre en œuvre un projet des plus surprenants concernant le Château de l’Environnement de Buoux, dont il est propriétaire, et ce dans la plus grande discrétion et sans la moindre concertation au niveau local. Ce projet a de quoi susciter les plus vives inquiétudes. Selon les quelques informations qui ont pu filtrer, le projet prévoit de transformer le château  de l’environnement  de Buoux, classé Monument historique et immergé dans une nature encore préservée, en un « lieu touristique incontournable » : hôtel 3 étoiles, jardin à la française, boutique, musée, restaurant, parcours, accrobranche et escape game. Baptisé « centre d’interprétation des patrimoines naturels et culturels », il aura pour objectif d’attirer 45 000 visiteurs par an et de générer un chiffre d’affaires de 1,6 M€. Cela couterait 9M d’euros pour une ouverture prévue en 2024 ou 2025.

      Des citoyens réunis en collectif s’opposent à ce projet et craignent que le Parc soit en train de se détourner en catimini de son rôle.

      Pour accueillir 45 000 visiteurs supplémentaires par an sur le site, il est prévu d’élargir la voirie, d’établir des parkings sur des espaces de prairies naturelles. On imagine les conséquences pour la biodiversité. Des jardins à la française – exemple désastreux de domestication de la nature – seront aménagés, de surcroît financés par les mesures compensatoires de la rocade de contournement d’Avignon (en total détournement de l’esprit de ces mesures). Pour l’hébergement haut de gamme, la restauration et les jardins, de grandes quantités d’eau seront nécessaires, alors que le territoire est déjà soumis à de fortes contraintes hydriques. Enfin l’un des derniers chevriers, qui depuis plus de 40 ans utilise les pâturages du château, a dû lutter pour la survie de son activité contre le Parc naturel régional du Luberon qui souhaitait lui retirer toutes ses terres en fermage. Le collectif s’inquiète vivement de voir le Parc se détourner de sa mission de préservation de la biodiversité et de développement durable du territoire.

      Ce Château a accompli, depuis 1986, un rôle majeur de transmission des patrimoines naturels et culturels du territoire aux populations locales. C’est une des missions fondamentales du Parc comme le souligne sa charte. Il a accueilli, pendant 25 ans, une soixantaine de classes et 1 500 élèves par an. Il est donc un outil inestimable d’éducation à l’environnement. Même si les rares informations qui ont filtré indiquent que cet accueil sera maintenu, le collectif s’interroge sur les conditions dans lesquelles la cohabitation avec un acteur privé du tourisme sera possible. Le collectif s’inquiète vivement de voir, là aussi, le Parc se détourner de ses engagements éducatifs, sociaux et environnementaux. 

      Alors, est-ce bien là le rôle d’un Parc naturel régional ? Le Parc naturel régional du Luberon ne prend il pas discrètement une voie bien éloignée de ses missions initiales ? Pour toutes ces raisons, le collectif organise le 11 février à 10 h – en extérieur- au Château de l’environnement de Buoux une réunion publique pour informer tous les habitants et usagers de ce lieu. Nous invitons à cette occasion la présidente du Parc et du département Dominique Santoni et les acteurs de ce projet à venir répondre aux questions des habitants et des usagers….                                    

      Contact : Collectif Buoux – collectifbuoux@gmail.com

      La pétition pour la sauvegarde du Château de l’environnement de Buoux : https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/sauvegardons-chateau-environnement-buoux/200491

    Évènements à venir